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Saviez-vous que les motivations liées à l'utilisation de pornographie pourraient être associées à un meilleur ou à un plus faible bien-être sexuel chez les couples?
L'utilisation de pornographie est courante chez les couples et elle peut jouer un rôle important dans leur bien-être sexuel. Cependant, peu de choses sont encore connues concernant le rôle des différentes motivations liées à l’utilisation de pornographie sur le bien-être sexuel des couples (p. ex., regarder de la pornographie pour se renseigner sur des activités sexuelles ou pour soulager des émotions négatives). Une étude récente menée dans notre laboratoire a examiné les associations entre la fréquence ’utilisation de pornographie de façon individuelle et en couple pour chaque partenaire, un ensemble de motivations liées à l’utilisation de pornographie et le bien-être sexuel (y compris la satisfaction sexuelle, la fonction sexuelle, la détresse sexuelle et la fréquence des activités sexuelles en couple). Dans le cadre d'un projet longitudinal plus vaste mené dans notre laboratoire, nous avons recruté 265 couples. Nous avons demandé aux couples de répondre de façon indépendante à un sondage en ligne concernant leur sexualité et comprenant des questions sur l'utilisation de pornographie.
Qu’avons-nous découvert?
Les hommes qui utilisent la pornographie par curiosité et pour s'informer sur les activités sexuelles ont rapporté une plus grande satisfaction sexuelle, une meilleure fonction sexuelle, une plus faible détresse sexuelle et une plus grande fréquence de rapports sexuels avec un(e) partenaire. Parallèlement, les hommes utilisant la pornographie pour soulager leurs émotions négatives et leur stress présentaient des niveaux de fonction sexuelle inférieurs et une détresse sexuelle plus importante. Les femmes qui utilisent plus fréquemment la pornographie avec leur partenaire ont signalé une meilleure fonction sexuelle et une détresse sexuelle moindre. De plus, une fréquence d'utilisation individuelle de pornographie plus élevée chez les femmes était associée à un plus grand nombre d'activités sexuelles en couple.
Nos résultats ont mis en évidence que la considération des motivations des partenaires à utiliser la pornographie, ainsi que de leur fréquence d'utilisation de pornographie de façon individuelle et en couple, peut permettre une meilleure compréhension, plus nuancée, de l'association entre l'utilisation de pornographie et le bien-être sexuel des couples, que la seule considération de la fréquence d'utilisation de la pornographie. Comme la motivation liée à la curiosité sexuelle était liée au bien-être sexuel et à la fréquence des activités sexuelles en couple, une plus grande attention devrait être accordée aux programmes de sensibilisation à la pornographie dans l'éducation sexuelle. Ainsi, les thérapeutes qui travaillent avec des couples signalant des problèmes sexuels pourraient accorder plus d'attention à l'identification, non seulement de la fréquence d'utilisation de pornographie par les partenaires, mais aussi de leurs motivations d'utilisation, car l’utilisation de pornographie des hommes dans le but de soulager des émotions négatives pourrait refléter des difficultés sous-jacentes dans la gestion des émotions négatives. De ce fait, la promotion de stratégies de régulation des émotions plus adaptatives (p. ex., la pleine conscience) pourrait être bénéfique pour les couples qui souhaitent améliorer leur bien-être sexuel.
Si vous souhaitez en savoir plus sur cette étude, nous vous invitons à lire l’article complet:
Bőthe, B., Vaillancourt-Morel, M. P., & Bergeron, S. (2021). Associations between pornography use frequency, pornography use motivations, and sexual wellbeing in couples. The Journal of Sex Research, 1-15. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00224499.2021.1893261
Financement : Ce travail a été financé par une bourse postdoctorale de l'Équipe SCOUP - Sexualité et couples - Fonds de recherche du Québec, Société et Culture accordée à B. Bőthe et par le Programme de bourses de mérite pour étudiants étrangers (PBEEE) accordé par le ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur (MEES) à B. Bőthe.