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La capacité à tolérer la détresse pourrait favoriser l’adaptation psychologique des couples en traitement de fertilité
L’infertilité et la procréation médicalement assistée (PMA) peuvent être des sources de stress importantes pour les couples touchés par cette réalité. En effet, plusieurs études suggèrent que l'infertilité et les traitements de fertilité sont associés à des problèmes de santé psychologique, dont l'anxiété et la dépression. Pourtant, peu d'études ont évalué le lien entre l’utilisation d’habiletés de régulation émotionnelle (par exemple, la tolérance à la détresse) et l'ajustement psychologique de couples suivis en clinique de fertilité. Une étude menée au Laboratoire d’étude du couple s’est intéressée aux liens entre la tolérance à la détresse – ou la capacité à endurer des états psychologiques négatifs – et les symptômes d’anxiété et de dépression chez 182 couples débutant un traitement de fertilité. Les couples ont rempli des questionnaires en ligne mesurant leur capacité à tolérer la détresse, leur qualité de vie liée à l’infertilité et leurs symptômes d’anxiété et de dépression.
Qu’avons-nous trouvé ?
Selon nos résultats, une faible tolérance à la détresse était associée à davantage de symptômes d'anxiété et de dépression chez les hommes et les femmes en traitement de fertilité. En d’autres mots, les individus qui ont de la difficulté à tolérer des émotions désagréables étaient plus susceptibles de vivre des symptômes d’anxiété et de dépression dans un contexte d’infertilité.
Cependant, chez les hommes et les femmes de notre échantillon, une forte tolérance à la détresse était positivement associée aux symptômes d'anxiété de leur partenaire, c’est-à-dire qu’une personne en couple avec un(e) partenaire qui tolère et accepte davantage ses émotions désagréables était plus susceptible de vivre elle-même des symptômes d’anxiété.
Ces résultats suggèrent que la tolérance à la détresse favoriserait l’adaptation aux traitements de fertilité chez les individus, mais que celle-ci pourrait être associée à l’anxiété chez leur partenaire. Ainsi, il serait pertinent de mesurer le niveau de tolérance à la détresse des couples qui débutent un traitement de fertilité pour identifier ceux qui seraient à risque de vivre davantage d’anxiété et de dépression durant leur parcours. Dans de futures études, il sera aussi important de s’intéresser à d’autres habiletés de régulation émotionnelle qui pourraient favoriser une adaptation saine à la PMA chez les individus, mais aussi chez les couples.
Pour plus de détails, nous vous invitons à lire l’affiche complète :
Jacmin-Park, S., Jean, M., Hébert, E., Beaulieu, N., Rossi, M., Rosen, N. O., Brassard, A., Bergeron, S., Péloquin, K. (2021, June). The association between distress tolerance and anxiety and depression in couples seeking fertility treatment. Poster presented at the 82nd Canadian Psychological Association Convention, Online.